6-3-1-un personnage hors du commun.

6-3-1) 4-WILLIAM CASTLE : Un personnage hors du commun – (ou le roi du Gimmick->truc)(voir 7-3-les réalisateurs )

Ce réalisateur, depuis « The chance of a lifetime, en 1943, jusqu’à « Uranium boom » en 1956, a quelque peu somnolé dans un style qui ne semblait pas lui correspondre. Puis lui vint l’inspiration divine, celle qui fait passer de la torpeur à la provocation.


Ce déclic apparut après avoir vu Les diaboliques, d’Henri Georges CLOUZOT.

En 1951, avec Macabre, il change de style, mais aussi de bande annonce. Ainsi, il était promis que pour chaque spectateur décédé à la suite de l’horreur suggérée par le film, une prime d’assurance vie serait versée par la Lloyd Continental, à concurrence de 1 000 dollars de l’époque.


Dans The Tingler (Le désosseur de cadavre), en 1959, le procédé percepto permettait aux spectateurs de vibrer dans le vrai sens du terme, car à chaque scène prenante, les fauteuils se mettaient à bouger en même temps.


Pour les 13 Ghosts (1960), il était mis à la disposition de chaque spectateur, des lunettes à détecter les fantômes (filtre rouge et filtre bleu, faisant apparaître ou disparaître les fantômes, par vision au travers de ces lentilles).

Pour le film suivant, Homicidal (1961), William CASTLE promettait que les places seraient remboursées, si le spectateur pendant le « fright break » (période de 60 secondes pendant laquelle ce dernier avait l’opportunité de quitter la salle, selon un tracé précisé par la voix de William CASTLE lui-même , ne pouvait plus supporter de suivre l’action ), tant l’horreur était supposée insoutenable.

Pour Mr Sardonicus (1961), le public décidait de la fin du film, après un vote.

Dans la nuit de tous les mystères, un squelette dévalait la scène, frôlant les spectateurs frissonnants de peur.
D’autres gadgets parcourérent ainsi ses films, et étaient tous de nature à inquiéter les « courageux inconscients »  :
un médaillon, afin de détecter les sorcières potentielles,
une barbe de Raspoutine, pour se prémunir des forces du mal
un sac à malices, pour Mark of the devil

Le procédé alla jusqu’à l’HYPNOVISTA, conditionnement du spectateur par un hypnothérapeute, avant le film crimes du musée des horreurs, d’Arthur CRABTREE.

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Quelle que soit la méthode, le principe est en tout état de cause toujours le même : offrir à qui est prédisposé, tout ce qu’il peut y avoir de bizarre, d’irrationnel, d’incroyable, de surnaturel,...

Cela doit impérativement être dérangeant, déstabilisant, surprenant... et en tout cas, ne pas laisser indifférent.
Pour y arriver, la scène concernée peut être risible (horreur, gore), imaginée (rêve, songe, pensée), ou provoquée (processus de l’action exagérément prolongée).

Afin de susciter les sentiments décrits ci-dessus, sans lesquels le cinéma fantastique n’aurait aucun intérêt, les scénaristes déploient toute leur imagination afin d’arriver au but recherché.
Les moyens employés reviennent hélas assez souvent, comme ceux repris dans le présent chapitre, tout l’art revenant à l’utilisation qui en est faite, donc à l’exactitude du choix dans le contexte du film.