Il ne fut pas le seul. SIEGRIED lui aussi utilisa une cape magique, afin de se substituer à la vue d’un de ses amis, dans le cadre d’une épreuve sportive dont il triompha.

L'homme invisible

Sisyphe quant à lui, condamné à hisser un énorme rocher jusqu’au faîte d’une montagne, voyait ses efforts contrecarrés par une force invisible qui toujours le repoussait, et qui l’obligeait ainsi à reprendre sans cesse l’ouvrage commencé...

Hades et Perséphone , Sisyphe

En Scandinavie, le FYLGJA est quant à lui un esprit invisible, qui accompagne les êtres humains

Gyges, roi de Lydie, s’empara de l’anneau d’or - découvert dans les entrailles d’un cheval d’airain - qui avait le pouvoir de rendre invisible qui le possédait.

Hades également, eut un casque comme don des Cyclopes, qui avait la faculté de dissimuler aux yeux de tous, qui le coiffait.

L’île enchantée Rachland, est le gîte de nombreux Korrigans, mais elle demeure inviolée, car invisible aux yeux ordinaires.

Des Iles Britanniques, nous parvient l’histoire de la fleur primevère, qui permet après ingestion de rendre visible ce qui ne l’est point.

Le retour de l'homme invisible

Chez les Germains, la Tarkappe est une cape magique, qui permet à qui l’endosse, de se rendre invisible.
Toujours selon certaines légendes, l’invisibilité n’est pas une fatalité pour qui veut quand même découvrir, car des onguents existent, dont il suffit de se frotter les paupières, pour apercevoir tout ce monde caché aux non initiés.

Encore vivace dans les Iles Britanniques, l’éternuement est annonceur de la présence proche d’un gnome invisible.

La femme invisible

Mais rendons à César ce qui appartient à WELLS, car c’est bien lui qui imagina le personnage en premier, en contant ses aventures dans un de ses romans.

L’invisibilité est souvent ressentie par le protagoniste, comme une punition, dont il a quelque peu envie de se venger, et quasi-unilatéralement, comme un moyen de profiter des pauvres humains par trop visibles.

Comme l’homme réfute de plus tout ce qu’il ne peut voir, voire même toucher, cela rend d’autant plus fantastique le thème présent.

L'Homme Invisible .

Le plus difficile pour le cinéma, a donc été de mettre au point les trucages habiles, car ceux-ci sont avant tout basés sur la vue (persistance rétinienne), ou également comment distinguer et apprécier ce qu’il est impossible de voir.
Il convenait également d’innover à chaque production, et d’imaginer l’incident qui a conduit à l’invisibilité. Ainsi y passèrent poudres diverses, liquide en tous genres, rayons ionisants de tous bords , rayonnements nucléaires de toutes frequences...

Le fondement du thème, est à chercher souvent au début des années 30, depuis que les studios UNIVERSAL, ont laissé aller à leur imagination les concepteurs du cinéma bis.

L’homme invisible (1933) donna le vrai départ à l’importante filmographie qui suivit, même si, comme vous pouvez l’apprécier dans l’encadré ci-contre, un nombre important de films fut tourné avant celui précité, dont le premier dès 1904.

L’humour ne fut pas absent du thème, car justement s’y prêtant de manière spontanée et naturelle, du couple invisible, en passant par le retour de Topper, les deux nigauds et l’homme invisible (Abbott et Costello ayant épuisé en quarante films la quasi totalité des possibilités offertes par les thèmes fantastiques), ou encore les aventures d’un homme invisible.

Invisible Invaders .

L’invisibilité s’accommode bien par ailleurs des croisements avec les personnages récurrents tels Mabuse (l’invisible docteur Mabuse), ou Orloff (Doctor Orloff et l’homme invisible).

Ce sont cependant les mythes et légendes qui menèrent aux plus beaux films, multicolores et empreints de toute une époque (les amours enchantés, les aventures fantastiques du Baron de Munchausen, Capitaine Sinbad, le choc des titans, Jack le tueur de géant, Rouslan et Ludmilla, le voleur de Bagdad...).

Mais être invisible n’est pas la seule manière de se dissimuler, et l’homochromie prend souvent une place prépondérante, dans des productions tels PREDATOR (l’alien se confondant avec le feuillage), ou Chapeau melon et bottes de cuir : le monastère (personnage se fondant avec la pièce, et notamment le papier peint).

Fantôme avec chauffeur

Autre utilisation de l’homochromie, les aventures de Sinbad, dans l’épisode « le livre des druides », ou des hommes-végétaux se confondaient avec la structure ligneuse des troncs d’arbres.
L’idée du scénario s’est encore une fois inspirée de la nature, car reptiles, insectes et poissons utilisent déjà ce subterfuge afin d’échapper à leurs prédateurs respectifs, ou au contraire se dissimulent afin de guetter leur proie.