Primordiaux à l’époque où l’ambiance générale participait totalement à la réussite du film, ils ont beaucoup perdu de leur impact avec les nouvelles techniques.

(Maquillagesde JACK PIERCE)

Flamboyants des scènes gothiques, les images surannées des fonds de plan, neigeuses et intemporelles, le son correspondant parfaitement à la scène, car créés à cette occasion... font partie quelque peu des souvenirs, d’un temps où l’on prenait le temps, pas de temps en temps mais tout le temps, même si l’économie générale du film n’était pas forcément délaissée.
Pourtant certains films dans le nouveau genre « Giallo », (voir § 10-56 et 10-116)ont fait renaître quelques espoirs. Les décors étaient alors l’élément principal du film, autour duquel, ou presque tout s’articulait. Mario BAVA (§ 7-3) en fut le précurseur.

La caméra vidéo a beaucoup fait sur l’estompement de la magie des couleurs, par trop sursaturées à l’époque, mais ô combien vives et chatoyantes.

La couleur, est née quasiment en même temps que le cinéma lui-même. Si la pellicule n’était que teintée, comme sur les premières oeuvres de MELIES, elle n’en donnait pas moins des effets surprenants, et un rythme inné à la scène se déroulant devant nos yeux.

Différents procédés naquirent ainsi au fil du temps : bichromie (L’invasion vient de Mars), cinécolor (L’île inconnue – 1948), pathécolor (La chute de la maison Usher – 1960)...

Nombre de films furent tournés en noir et blanc, en raison de la différence de coût avec la couleur (multiplié par trois), ce qui n’enlève en rien, et bien au contraire, la poésie et la magie de ces oeuvres tournées à l’économie.

Certaines scènes pouvaient être en couleur dans un film noir et blanc, pour surprendre le spectateur (I was a teenage Frankenstein, War of the colossal beast, Return of Dracula...), ou pour donner un effet bien précis à un moment voulu (The Picture of dorian gray).

Même s’il est vrai que quoi que nous fassions, fraîcheur et spontanéité appartiennent à tout jamais à une époque, il est préjudiciable pour l’art de ne point continuer à s’en inspirer.

Moins remarqués de nos jours que les manipulateurs de claviers et consoles travaillant sur images virtuelles, les maquilleurs furent pourtant les premiers magiciens du cinéma.

Un des maîtres, Jack PIERCE, participa au sein de la UNIVERSAL, à la quasi totalité des productions des années trente, telles Frankenstein, Le loup garou...

 

(Tom BURMAN)