3- | LES AUTRES FACTEURS D'INCIDENCES |
3-1 |
HISTOIRES , FABLES , CONTES ET MILLE ET UNE NUITS , FEERIES |
3-1-3 |
CONTES , MILLE ET UNE NUITS , FEERIES : LE MERVEILLEUX |
Qui n'a pas été dans sa plus tendre enfance, bercé par des histoires de FEES. Elles avaient pour nom Mélusine, Carabosse La mythologie en est également riche, avec Psyché, qui enfreint le tabou nuptial, Viviane (ayant élevé LANCELOT), Les Dames Blanches du bois de la FAU (Jura), GLAISTIG (issue des Iles Britanniques), ou encore TITANIA, contée par SHAKESPEARE, dans " le songe d'une nuit d'été. Les magiciens n'ont pas été toujours tendres, dont le premier, et enchanteur à ses heures, fut MERLIN. Mais il ne fut pas esseulé, et certainement pas précurseur. Ainsi, ISIS, déesse de la royauté mais également magicienne (Egypte), HEKA, dieu de la magie (Egypte également), CIRCEE, dans l'Odyssée d'HOMERE, faisant quelques soucis à ULYSSE, ou encore MEDEE, magicienne d'anciennes légendes.
Les ogres et autres mangeurs d'enfants pas très sages, ne sont pas de reste, avec ECHETOS (croque-mitaine des temps Homériques), GARGANTUA, tiré d'un roman de RABELAIS. ANDERSEN (1805/1875) fut sans conteste l'écrivain le plus marquant de ce genre. Le vilain petit canard, Voyage à pied du canal de Holment à la pointe Est d'Amager, Agnès et le triton, La petite sirène, L'admirable sapin, Le briquet, Le grand et le petit Claus, Petit elfe ferme l'il, La hutte aux elfes en tout 168 contes gravèrent le nom d'ANDERSEN à tout jamais dans ce style. Les contes de fées sont une particularité à l'intérieur du genre, comportant souvent des êtres surnaturels du sexe féminin, et doués de pouvoirs merveilleux. Les fées tiendraient leur nom des PARQUES, déesses infernales de la mythologie latine, et qui influençaient la vie des mortels. Les premiers contes apparurent quant à eux dès l'Egypte antique, comme " les deux frères ", datant du XIIIème siècle avant Jésus-Christ, sur papyrus, ou dans la légende d'ETANA et de l'AIGLE, sur tablettes découvertes dans des sables Chaldéens. Dans un conte, la fiction de l'histoire est avancée dès le départ (Il était une fois ), le ton quant à lui est toujours affirmatif et a comme vocation de capter l'auditoire. De plus dans ces pays fabuleux, il convient de ne jamais accepter de nourriture. Faire cette erreur, équivaudrait à ne jamais plus revenir de ces mondes. Mais rappelons que les contes
étaient destinés à l'origine aux adultes, et devant
l'intérêt toujours croissant des enfants, au travers de leurs
questions sur le sujet, ils s'orientèrent plutôt vers les
plus jeunes. Plus de 30 000 documents sont contenus dans les seules archives d'HELSINKI. Décidément, le rêve d'un jadis, d'un ailleurs, d'un autrement toujours possible, réserve encore de belles années aux contes.
Le cinéma ne pouvait que se saisir de ce riche patrimoine historique, et traduire en image, ce que la lecture et la transmission orale, ne pouvaient accomplir. En firent ainsi, les différentes versions d'Alice au Pays des Merveilles (1915, 1933, 1948 jusqu'au téléfilm de 1997) apportant chacune une touche bien personnelle de la vision féerique. Les 5 000 doigts du docteur T (enfant voulant s'évader de son quotidien), Alf's button afloat (génie emprisonné dans un bouton), Les Aventures du Baron de Munchhausen, La Belle et la Bête, et ses nombreuses versions, dont celle inoubliable de poésie, avec Jean MARAIS et Josette DAY, Le cercle enchanté, téléfilm de 1999, reprenant les ingrédients indispensables (vieux chêne, cercles de fleurs ), Cur de pierre, merveilleux conte Est-Allemand, Edward aux mains d'argent, avec l'excellent Johnny DEPP sont autant d'images clés, ainsi restituées par la magie du 7ème art. Les Mille et une nuits, voient leur première mention dès le 9ème siècle. C'est néanmoins et véritablement un Français, Antoine GALLAND (1646-1715) qui révèle celles-ci à l'Occident, pour un succès sans cesse renouvelé, lors de multiples traductions, adaptations, puis reprises cinématographiques. Ainsi SHEHERAZADE, VIZIR, DJINN, GENIE, tapis volants et lampes magiques, enchantent nos sens depuis des décennies, dans des films portant le même nom, de 1961 (Henry LEVIN), de 1996 (Jean-Michel ROUX), ou encore dans Le voleur de Bagdad (1940, de Ludwig BERGER puis 1960, d'Arthur LUBIN, et 1978, de Clive DONNER). L'ensemble des films de Sinbad
le Marin sont également dans la même lignée,
en l'occurrence Mythologie, exotisme, fantasmagorie, le tout en scope,
et en couleurs chatoyantes.
Tout ceci concoure à ce qui fut, très tôt, appelé Le Merveilleux. (voir § 8-1-5) "Le Merveilleux est beau, il est même fort probable qu'il n'y ait que lui qui soit beau " (citation) . Le Merveilleux se fonde sur le refus de la mort et des limites de l'homme. Rares sont d'ailleurs les histoires qui se terminent par un décès quelconque, le but étant toujours de terminer sur une note optimiste et d'espoir. La grisaille de tous les jours peut ainsi être effacée, pour cela il faut y croire, et plonger dans cet univers qui est avant tout celui de l'enfance et des non réfractaires à la poésie. |
Isis
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