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PLANTES
CARNIVORES, VEGETAUX AGRESSIFS OU REMARQUABLES (Thème et Moyen)
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Végétal
sournois, immobile et stoïque en apparence, rapide et frappeur
en nombre d’occasions, guettant sa proie, tapi dans l’ombre
ou protégé et masqué au sein de plantes classiques.
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ANNEES
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FILMOGRAPHIE SELECTIVE
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ELEMENTS SPECIFIQUES AU THEME
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Sleepy
hollow
Le retour des tomates tueuses La petite boutique des horreurs |
Citons en l’occasion la première connue, YGGDRASILL , appartenant à la mythologie Scandinave, arbre de vie et axe du monde, somme toute le premier élément de flore fantastique.
Les
trois premiers dieux Scandinaves, ODIN, VILI
et VE, tombèrent sur deux troncs d’arbres
– un frêne et un orme – à partir desquels ils
engendrèrent la vie, pour donner ainsi le premier couple humain.
(les aventures fantastiques du baron de munchhausen) Des
divinités se sont également succédées en
vue de la protection, de la mise en valeur et la mémoire des
plantes, tels que DUMU-ZI, dieu de la végétation
chez les Sumériens.
Les arbres sont symboles de la végétation par excellence, et beaucoup de mortels furent à cet effet transformés en végétaux. Signalons que les nymphes HAMADRYADES y séjournèrent (celles-ci vivent dans l’écorce même des bois des arbres qu’elles auront destiné à leur habitat. Couper un de ceux-ci, était signe de déconvenues certaines) et que ZEUS vit dans les chênes de POBONE. C’est taillé dans le bouleau que les balais des sorcières sont conçus, c’est en tout cas dans ce bois qu’ils sont le plus efficace. Dans le noisetier, se forgent les baguettes, afin de détecter l’eau, ou celles officiant dans certaines cérémonies Scandinaves. Les sorcières sont associées au sureau, qui revêt de fait une connotation liée à la mort. En
PHRYGIE, CYBELE personnifiait la puissance végétative
et sauvage de la nature.
La plage sanglante En magie guerrière, une forêt Celte fut métamorphosée en autant de combattants qu’il y eut d’arbres, composant ainsi une véritable armée. Le chêne en était quant à lui la représentation visible de la divinité, le gui permettait la confection d’un breuvage, l’if servait à la divination en tant que pilier cosmique, la pomme est le fruit de l’immortalité – rappelons nous des pommes d’Avallon – les fruits et les glands enfin, étaient considérés comme aliments de la connaissance et de la sagesse. Selon des croyances bien ancrées, les arbres tortueux et noueux, abritent des âmes torturées, sans doute punies par le diable. Beaucoup de végétaux sont connus pour leurs qualités particulières, tels la datura stramonium, la jusquiame noire ou la belladone, réputées pour leurs qualités hallucinogènes, et utilisées dans les philtres par les sorcières.
Telles des dionées géantes, (dites aussi attrape-mouches), ces pulpeuses plantes, aguichantes et traîtresses, attendent que leur repas souvent composé d’êtres humains, passent à portée de tentacules pour se sustenter quelque peu. Ainsi 550 espèces de plantes carnivores existent sur terre, la plupart de petites tailles il est vrai. Mais que penser de la Colerpa Taxifolia, l’algue tueuse de méditerranée, colonisant deux à trois mètres supplémentaires par jour, les fonds propices en été (voir § 10-104 – « Les parasites »). Dans la lignée des plantes carnivores, nous parvient la drosera, ou oreille du diable, qui évolue sur les pourtours des zones humides et des marécages. Utilisée en concoction en des mains expertes, elles provoqueraient de plus des fièvres et cauchemars inavouables. Mais remontons à l’origine des temps, avant que toute faune apparaisse, existait déjà l’arbre cosmique. Il était gigantesque, et allait du monde ouranien à celui chtonien, et de lui tout dépendait. Glutors Véritable axe de l’univers, ses racines se fondaient dans les profonds abîmes, et de ses branches ainsi que de son feuillage, naissait le soleil. Il provoquait la pluie et produisait des fruits succulents. Les pendaisons sur sa ramure , d’objets et de figurines, étaient signe de vénération pour le végétal, et sollicitaient la fertilité de celui-ci . Les sacrifices humains, volontaires tout du moins, étaient synonymes d’immortalité pour le pendu. Le végétal est doté d’une sensibilité, c’est en tout cas ce qu’ont démontré certaines expériences modernes, et les populations antiques l’avaient déjà pressenti, et en tout cas respectaient l’arbre en cela, et toutes forêts en général. Une des plus énigmatique et mystérieuse, demeure celle de Brocéliande, où le grand Merlin l’enchanteur, y allait chercher quiétude et inspiration divine. Les métamorphoses d’êtres ou de dieux en arbres divers, sont multiples, et témoignent de l’intérêt que portaient les anciens, aux végétaux en général, ainsi : DAPHNE en laurier, PHILYRA en tilleul, CARYA en noyer, LEUKE en peuplier blanc, PITYS en pin noir, CYPARISSOS en cyprès, PHYLLIS en amandier, PYRAME et THISBE, les amoureux inséparables, en mûrier... L’arbre, c’est aussi par le nombre, la forêt, hébergeant une multitude de personnages fantastiques et inquiétants, tels que lutins, elfes, fées, sorcières, korrigans.
Si dans la nature, ces appendices n’existent pas, le cinéma les a inventé pour les amateurs de frissons, comme dans Enemy, La nurse, Le monde perdu de Sir Arthur CONAN DOYLE, ou encore le LEXX : Lyekka. Munis de becs, tels des calmars, ou de bouche pulpeuse, (telle Lova MOORE) – La petite boutique des horreurs – rien ne leur échappe, pour qui n’est pas attentif ou par trop impétueux. Même les tomates se sont mises un jour à nous consommer, c’est un comble, dans Attack of The killer tomatoes, et Killer tomatoes strike back. Certaines plantes sont tellement hautes, qu’elle atteignent les nuages (Jack et le haricot magique), alors que d’autres s’épanouissent dans le sous sol du littoral (La plage sanglante). Nous faillîmes même tous périr au moins une fois, quand nous dûmes subir Le jour des Triffids, en 1963, rappelez-vous. Tous les règnes seront décidément passés au crible des productions : animal, minéral et végétal, et bien sûr les croisements et hybrides divers furent déjà utilisés , en attendant que d’autres idées germent dans ces esprits féconds et tortueux . Bloody tree |
Comme
nous, elles sont composées d’une grande quantité
d’eau, et en ont besoin pour croître, et comme nous il leur
faut un autre élément pour évoluer, la terre. Comme
nous le soleil et la chaleur leur sont nécessaires, et il paraît
même que certaines aiment la musique. Il ne leur manque décidément
que la parole, mais faut-il être pressé de l’entendre,
quand on sait ce qu’elles risquent de nous dire.
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