6-3-6
Les techniques, les effets spéciaux, les images virtuelles, le procédé 3 D, l’animation

ANNEE
DREAM QUEST
 
1985
 D.A.R.Y.L.
1987
FREDDY 3:LES GRIFFES DU CAUCHEMAR
 
1990
TOTAL RECALL
1992
TOYS
1994
CROW
1994
TALES FROM THE HOOD
1996
DRACULA MORT ET HEUREUX DE L'ETRE


Moonraker

ANNEE
INDUSTRIAL LIGHT AND MAGIC
 
1982
E.T L'EXTRA-TERRESTRE
1982
STAR TREK 2 : LA COLERE DE KHAN
1984
STAR TREK 3 : A LA RECHERCHE DE SPOCK
1985
COCOON
1985
EXPLORERS
1985
INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT
1985
RETOUR VERS LE FUTUR
1986
HOWARD
1986
SECRET DE LA PYRAMIDE (le) (le mystère de la pyramide) (pyramid of fear)
1987
ENFANT SACRE DU TIBET (l')
1987
MIRACLE SUR LA 8e RUE
1989
S.O.S.FANTOMES 2
1990
REVES (i saw a dream like thise) (akira kurosama's dreams)
1991
TERMINATOR 2 : LE JUGEMENT DERNIER
1993
FAMILLE PIERRAFEU (la)
1994
ANTRE DE LA FOLIE (l')
1994
HARCELEMENT
1994
MASK (the)
1995
STAR TREK GENERATIONS
1995
VILLAGE DES DAMNES (le)
1996
MARS ATTACK !
1997
CONTACT
1997
MEN IN BLACK
1998
SPAWN
1999
HANTISE
1999
MOMIE (la)
1999
PEUR BLEUE
2000
GALAXY QUEST
2001
PLANETE DES SINGES (la)


Terminator


Starfighter


Le procédé 3D

1953
HOMME AU MASQUE DE CIRE (l')
1953
J'AI VECU DEUX FOIS
1953
ROBOT MONSTER-3D
1954
THE MAD MAGICIAN
1954
ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR (l')
1954
FANTOME DE LA RUE MORGUE (le)
1954
GOG
1954
MISSION PERILLEUSE
1954
PANIQUE SUR LA VILLE
1954
TUEUR PORTE UN MASQUE (le) ( wahnsinnige zauber kunstler)
1955
FILS DE SINBAD (le)
1961
YEUX DE L'ENFER (les)
1968
VAMPIRES DU DOCTEUR DRACULA (les) (hell's creatures) (les fantômes de dracula)
1974
CHAIR POUR FRANKENSTEIN (flesh for frankenstein) (il mostro e'in tavola) (barone...frankenstein)
1976
KING KONG REVIENT (king kong se révolte)
1981
ROTTVEILER
1982
PARASITE
1982
TRESOR DES 4 COURONNES (le)
1982
VENDREDI 13,CHAPITRE 3D (meurtres en 3 dimensions)
1983
AMITYVILLE 3-D
1983
DENTS DE LA MER 3 (les)
1983
GUERRIER DE L'ESPACE (le)
1984
TALES OF THIRD DIMENSION


L'Etrange créature du lac noir

LES OSCARS DES EFFETS SPECIAUX

OSCARS
TITRES
REALISATEUR(S)
MAQUILLAGES (maq) & EFFETS SPECIAUX
 
1939
MOUSSON (la)
CLARENCE BROWN
FRED SERSEN (oscar en 1939)
1941
VOLEUR DE BAGDAD (le)
MICHAEL POWER / L.BERGER
LAURENCE BUTLER-PERCY DAY-TOM HOWARD-JOHHNY WELLS-JACK WHITNEY (oscar 1941)
1943
NAUFRAGEURS DES MERS DU SUD (les)
CECIL B.DeMILLE
GORDON JENNINGS-FARCIOT EDOUARD-GEORGE ULRICH-WILLIAM PEIRERA (oscar 1943)
1946
JOYEUX PHENOMENE (le)
BRUCE HUMBERSTON
JOHN FULTON (oscar 1946)
1947
ESPRIT S'AMUSE (l') (l'espiègle revenante)
DAVID LEAN
THOMAS HOWARD (oscar 1947)
1948
PAYS DU DAUPHIN VERT (le)
VICTOR SAVILLE
ARNOLD GILLEPSIE-WARREN NEWCOMBE (oscar 1948)
1949
PORTRAIT DE JENNIE
WILLIAM DIETERLE
PAUL EAGLER-J.McMILLAN JOHNSON-R.SHERMAN-CLARENCE SLIFER (oscar 1949)
1950
MONSIEUR JOE (joe l'invincible)
ERNEST B.SCHOEDSACK
WILLIS O'BRIEN-RAY HARRYHAUSEN-MARCEL DELGADO-PETER PETERSEN-GEORGE LOFGREN-FITCH FULTON-HAROLD STINE-BERT WILLIS (oscar 1950)
1951
DESTINATION LUNE (destination pour la lune)
IRVING PICHEL
LEE ZAVITZ (oscar 1951)-GEORGE PAL / WEBSTER PHILIPPS (maq)
1952
CHOC DES MONDES (le)
RUDOLPH MATE / GEORGE PAL
GORDON JENNINGS-HOWARD GREENE-HARRY BREDOLLAR (oscar 1952)
1954
GUERRE DES MONDES (la)
BYRON HASKIN / GEORGE PAL
GORDON JENNINGS-WALLACE KELLY-PAUL LERPAE-IAN DONELA-IRMIN ROBERTS (oscar 1954)
1955
VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS
RICHARD FLEISHER
JOHN HENCH-JOHN MEADOR-UB IWERKS-RALPH HAMMERAS-PETER HELLENSHAW (oscar 1955)
1956
DIX COMMANDEMENTS (les)
CECIL B.DeMILLE
JOHN P.FULTON-PAUL LERPAE-FARCIOT EDOUART (oscar 1956)
1959
AVENTURES DE TOM POUCE (les)
GEORGE PAL
TOM HOWARD-TIM BAAR-GENE WARREN-WAH CHANG (oscar 1959)
1960
BEN-HUR
WILLIAM WYLER
ARNOLD GILLESPIE-ROBERT Mac DONALD (oscar 1960)
1961
MACHINE A EXPLORER LE TEMPS (la)
GEORGE PAL
GENE WARREN-TIM BARR-WAH CHANG (oscar 1961)
1964
CLEOPATRE
JOSEPH L.MANKIEWICZ
EMIL KOSA Jr. (oscar 1964)
1965
MARY POPPINS
ROBERT STEVENSON
PETER ELLENSHAW-HAMILTON LUSKE-EUSTACE LYCETT (oscar 1965)
1966
OPERATION TONNERRE
TERENCE YOUNG
JOHN STEARS (oscar 1966)
1967
VOYAGE FANTASTIQUE (le)
RICHARD FLEISHER
L.B.ABBOTT-ART CRUICKSHANK-EMIL KOSA (oscar 1967)
1968
EXTRAVAGANT DOCTEUR DOLITTLE (l')
RICHARD FLEISHER
LYLE B.ABBOTT-ART CRUIKSHANK (oscar 1968)
1969
2001 : L'ODYSSEE DE L'ESPACE
STANLEY KUBRICK
WALLY VEEVERS-STUART FREEBORN-COLIN ARTHUR (maq) DOUGLAS TRUMBALL-CON PEDERSON-THOMAS EDWADR-WALLY GENTLEMAN (oscar 1969)
1970
NAUFRAGES DE L'ESPACE (les)
JOHN STURGES
LAWRENCE W.BUTLER-DONALD C.GLOVNER-ROBBIE ROBERTSON (oscar 1970)
1972
APPRENTIE SORCIERE (l')
ROBERT STEVENSON
ALAN MALEY-DANY LEE-EUSTACE LYCETT (oscar 1972)
1973
AVENTURE DU POSEIDON (l')
RONALD NEAME
LYLE B.ABBOTT-A.D.FLOWERS (oscar 1973)
1975
TREMBLEMENT DE TERRE
MARK ROBSON
FRANK BRENDEL-GLEN ROBINSON-ALBERT WHITLOCK (oscar 1975)
1976
ODYSSEE DU HINDENBURG (l')
ROBERT WISE
GLEN ROBINSON-ALBERT WHITLOCK (oscar 1976)
1977
AGE DE CRISTAL (l')
MICHAEL ANDERSON
WILLIAM TUTTLE (maq)-LARRY ROBINSON-LYLE B.ABBOTT-FRANK VAN DER VEER-MATTHEW YURICICH (oscar 1977)
1977
KING KONG
JOHN GUILLERMIN
CARLO RAMBALDI-GLEN ROBINSON-FRANK VAN DER VEER (oscar 1977)
1978
GUERRE DES ETOILES (la)
GEORGE LUKAS
JOHN DYKSTRA-PHIL TIPPETT-DENNIS MURREN-JOHN STEARS-RICHARD EDLUND-GRANT McCUNE-ROBERT BLALACK-RALPH McQUARRIE (oscar 1978)
1979
SUPERMAN
RICHARD DONNER
DEREK MEDDINGS-BRIAN SMITHIES-DENIS RICH-LES BOWIE-COLIN CHILVERS-ROY FIELD-ZORAN PERESIC-DENYS COOPPHIL TIPPETT oscar 1979)
1980
ALIEN LE HUITIEME PASSAGER
JOHN RIDLEY SCOTT
FILMFEX ANIMATION SERVICES-NICK ALLDER-CARLO RAMBALDI -BRIAN JOHNSON-HANS RUDI GIGER-CLINTON CAVERS-DENIS AYLING-BERNARD LODGE (oscar 1980)
1981
EMPIRE CONTRE ATTAQUE (l')
IRVIN KERSHNER
BRIAN JOHNSON-PHIL TIPPETT-DENNIS MURREN-RICHARD EDLUND-NICK ADLER-BRUCE NICHOLSON-JOE JOHNSTON-RALPH McQUARRIE (oscar 1981)
1982
AVENTURIERS DE l'ARCHE PERDUE (les)
STEVEN SPIELBERG
RICHARD EDLUND-BRUCE NICHOLSON-KIT WEST-JOE JOHNSTON (oscar 1982)
1983
E.T L'EXTRA-TERRESTRE
STEVEN SPIELBERG
INDUSTRIAL LIGHT AND MAGIC-DENNIS MURREN-STEVE TOWNSEND-CARLO RAMBALDI-KENNETH F.SMITH-MIKE McALLISTER-MICHELL SUCKIN-RALPH McQUARRIE-DALE MARTIN (oscar 1983)
1984
RETOUR DU JEDI (le)
GEORGE LUKAS
RICHARD EDLUND-DENNIS MURREN-KEN RALSTON-ROY ARBOGAST-BRUCE NICHOLSON-KIT WEST-RALPH McQUARRIE-STUART FREEBORN-JOE JOHNSTON-KENNETH RALSTON-PHIL TIPPETT (oscar 1984)
1985
INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT
STEVEN SPIELBERG
INDUSTRIAL LIGHT AND MAGIC-DENNIS MURREN-MICHAEL McALLISTER-GEORGE GIBBS-LORNE PETERSEN (oscar 1985)
1986
COCOON
RON HOWARD
KEN RALSTON-INDUSTRIAL LIGHT AND MAGIC-SCOTT FARRAR-RALPH McQUARRIE-DAVID BERRY (oscar 1986)
1987
ALIENS LE RETOUR
JAMES CAMERON
STAN WINSTON-ROBERT SKOTAK-JOHN RICHARDSON-SUSAN BENTON (oscar 1987)
1988
AVENTURE INTERIEURE (l')
JOE DANTE
DENNIS MURREN-KEENAN SMITH-WILLIAM GEORGE-HARLEY JESSUP (oscar 1988)
1989
QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT ?
ROBERT ZEMECKIS
KEN RALSTON-GEORGE RIBBS-RICHARD WILLIAMS (oscar 1989)
1990
ABYSS
JAMES CAMERON
JOHN BRUNO-DENNIS MURREN-LAURA BUFF-HOYT YEATMAN-GENE WARREN Jr.-DENNIS STOTAK (oscar 1990)
1991
TOTAL RECALL
PAUL VERHOEVEN
DREAM QUEST IMAGES-THOMAS FISHER-SCOTT FISHER-ERIC BREVIG-ROB BOTTIN-TIM McGOIVERNET-ALEX FUNKE (oscar 1991)
1992
TERMINATOR 2 : LE JUGEMENT DERNIER
JAMES CAMERON
INDUSTRIAL LIGHT AND MAGIC-STAN WIINSTON-DENNIS MUREN-GENE WARREN Jr.-ROBERT STOTAK (oscar 1992)
1993
MORT VOUS VA SI BIEN (la)
ROBERT ZEMECKIS
MICHAEL LANTIERI-GOLDIE HAWN-KEN RALSTON-DOUG CHIANG-ALEC GILLIS-TOM WOODRUFF Jr. (oscar 1993)
1994
JURASSIK PARK
STEVEN SPIELBERG
PHIL TIPPETT-DENNIS MURREN-STAN WINSTON-MICHAEL LANTIERI (oscar 1994)
1996
APOLLO 13
RON HOWARD
ROBERT LEGATO-KAREN E.GOULEKAS-PATRICK McCLUNY-MARK LASSOFF-JOHN McLAUGHLIN (oscar 1996)
1997
INDEPENDENCE DAY,LE JOUR DE LA RIPOSTE
ROLAND EMMERICH
VOLKER ENGEL-DOUGLAS SMITH-RAY MacINTYRE Jr.JOSEPH VISKOCIL (oscar 1997)
1998
TITANIC
JAMES CAMERON
THOMAS FISHER-ROBERT LEGATO (oscar 1998)

Avant d’entamer ce chapitre, il est souhaitable de préciser qu’il est de bon aloi, en regardant un film, de toujours le situer à une époque, dans un contexte et avec la technologie du moment, sous peine de passer à côté de grandes oeuvres, et sans vraiment s’en être rendu compte. Pour cela il convient de transformer sa manière de visionner, et de posséder au préalable une certaine expérience en matière de culture fantastique.

(tron)

(I.L.M.)

1-les techniques sur pellicules
Celles relatives au traitement de l’image, auront fort évolué en un siècle. Au « bricolage » du départ, se sont succédés des moyens plus complexes, qui enlevèrent sans doute la magie des débuts du cinéma.

Très vite la couleur hanta les producteurs des balbutiements du 7ème art, et la solution la plus simple, en attendant que les progrès techniques puissent permettre d’impressionner une pellicule en couleur, fut de peindre tout simplement sur le support lui-même. Ceci apparut dès 1896. La bande pouvait ainsi être entièrement teintée d’une couleur monochrome.Les codes admis furent à peu prés les suivants :

* Le rouge, pour les irruptions volcaniques, la chaleur en général,
* Le bleu, pour tous les effets nocturnes, les endroits sombres,
* Le jaune, pour les bâtiments, les musées, les ambiances feutrées.

D’autres ont exploités des pistes différentes et, toujours sur la pellicule même, ont opté pour le grattage de celle-ci. Travail tout autant difficile, pour lequel la moindre erreur conduisait la scène à peine tournée au rebus.

Norman Mc LAREN en fut un des précurseurs, le fantastique naissant souvent des scènes surréalistes, que seul ce procédé pouvait produire.

Une autre technique, consistait à superposer deux scènes l’une sur l’autre, procédé découvert par ailleurs fortuitement par le génie MELIES , (§7-2) sur lequel nous reviendrons dans quelques pagesde web.

2. les effets spéciaux

Pour évoquer ceux-ci, il conviendrait d’être spécialiste , afin de correctement les décrire . Ce chapitre demeurera donc superficiel, par obligation.

La technique maîtresse jusqu’au coeur des années 60, fut l’image par image.

Des pionniers et maîtres, dont on reparlera plus loin dans l’ouvrage (§ 7-2), en firent une spécialité, quelque peu disparue aujourd’hui.

Une multitude de films ont ainsi été réalisés notamment dans les pays de l’Est (RUSSIE, TCHEKOSLOVAQUIE) mais demeurent hélas quasiment inédits, en France.

Quelques uns sont cités dans le tableau ci-contre, avec le magicien des effets spéciaux qui était alors aux commandes.

La technique d’animation qui eut donc le plus de retentissements au début du cinéma, fut l’image par image, ou STOP-MOTION, nom donné par Willis O’BRIEN.

Conception de JIRI TRNKA

Ce premier film serait néanmoins né en 1897, (Humpty Dumpty circus, dans lequel un animal en bois tournait en rond), et L’hôtel hanté de J. STUART BRACKTON, la même année.

Willis O’BRIEN, Ray HARRYHAUSEN suivirent (§ 7-2 ), plus tard accompagnés de Phil TIPPETT, Jim DANFORTH, Denis MURREN, David ALLEN, Jim DAN FORTH, ou James AUPPERLE.

La perte de vitesse de la technique image par image, fut très préjudiciable pour les amoureux du procédé, alors que celui-ci suffisait pourtant en lui-même à produire un effet fantastique, quelle que soit l’orientation au départ. Demeurent de nos jours quelques scènes en gros plans de parties d’automates (mains, rictus) et quelques passionnés de figurines en terre, dans les écoles des pays de l’Est.

A partir de 1954, les Japonais y préférèrent des personnages engoncés dans des combinaisons de latex, écrasant à grand coup de pieds, maquettes et autres monstres inamicaux. Bien réalisés, ces films ne sont pas dénués de charme.

Quand l’électronique et l’automation le permirent, l’image par image fut remplacé par la robotique, et les mouvements des monstres et aliens, animés par des impulsions électriques et des membres articulés. Derrière tout cela, une flopée de manipulateurs de leviers. La principale difficulté de réalisation de la scène, est alors de longuement s’entraîner afin de contrôler la minutie des gestes, coordonnée avec son voisin.

Parallèlement à cela, des techniques classiques sont employées, et le sont encore, telle que celle de la contre-plongée, donnant un volume monstrueux de la personne au premier plan, qui fait apparaître comme des lilliputiens, ceux du second plan.
  • Matte painting
  • Ancêtre des effets spéciaux, celui-ci consistait à peindre sur des plaques de verre, des décors somptueux, et de filmer à travers ceux-ci, des scènes animées.

    Les avantages étaient, entre autres, de permettre de laisser libre cours à son imagination, de reconstituer des monuments aujourd’hui disparus (La tour de Babel) ou supposés ayant existé, d’éviter la construction onéreuse de maquettes...

    Le premier cinéaste à utiliser cette méthode, serait ainsi Norman O. DAWXN, qui dès 1907 (Missions of California), tenta cette nouvelle et énigmatique technique.
  • le doublage à l’origine du cinéma
Les films étaient souvent tournés en plusieurs langues, et pas forcément avec les mêmes acteurs, voire les mêmes réalisateurs. Ceci fut très perceptible notamment au début des années trente, donc du cinéma parlant.

Mais aucune technique, fut-elle de pointe, aucun choix de thème porteur, aucun décorateur, éclairagiste, ingénieur du son... ne peut apporter plus que l’acteur lui-même.

Ainsi en est-il de Dracula (UNIVERSAL), où à titre d’exemple, la version espagnole est bien supérieure à celle américaine (fluidité du mouvement de caméra, jeu des acteurs...).
  • le tournage multicaméra
Ce procédé permet de donner du rythme à l’ensemble de la projection, afin d’éviter monotonie et lassitude, par fragmentation et remontage avant projection.
  • Cinéma muet, cinéma parlant
  • Des craintes ont été émises dès la sortie du cinéma parlant en 1928, et beaucoup annonçaient déjà une perte de suggestion, notamment par la gestuelle, la magie liée à l’ambiance générale de par l’absence de son, la représentation stylisée de la réalité, la liberté de tournage en extérieur (à cause du bruit ambiant), l’autonomie dans l’enchaînement des plans, l’ambiguïté des situations qui laissait un important terrain libre à l’imaginaire.


  • Même s’il est vrai que l’arrivée du parlant a quelque peu interrompu prématurément le développement d’un art qui était loin d’avoir déflorer tout son potentiel, il n’en demeure pas moins que le parlant, à titre d’exemple, a pu rendre le silence expressif, car l’inverse n’eut pas été possible.

    Les images de synthèse de l’ensemble des techniques modernes tendent de plus en plus à remplacer l’homme au coeur de l’écran (la guerre des planètes, Starship trooper, la série animée...) notamment en raison de la surenchère des cachets et salaires. Or, même si le soin apporté à la qualité technique est indéniable, rien ne pourra effacer les stars du 7ème art (voir § 7-1).
  • La superposition de l’image
Inventée fortuitement par Georges MELIES, elle permet de faire apparaître un personnage, objet, ou décors non filmé dans la scène initiale, en surimpression.
  • L’arrêt momentané de tournage -
Permet de faire apparaître ou disparaître de la même manière un élément, si toute action cesse au moment de l’arrêt de la caméra.
  • Inversion de la scène ou de l’image -
Simplement par projection en marche arrière de la bande, ou inversion de la pellicule, l’ensemble de la scène étant inversée.
  • Le fond de scène noir
Particularité du velours noir : il réfléchit très peu la lumière, la pellicule demeurant quasiment vierge.

Cela permet de multiplier les clones d’une même personnage, ou de dédoubler son propre fantôme.
  • Cache contre cache

Constitué en un obstacle dans le champs du système optique de la caméra, ou devant celle-ci. Ce trucage permet les dédoublements de personnages qui conversent entre eux, ou des incorporations de sites fantastiques (la mer rouge qui s’ouvre, dans Les dix commandements).

3. les images virtuelles

Dernier naît de l’imagination de l’homme, après la superposition d’image, et avant le relief ou l’odeur (qui sait), cette technique a quasiment annihilé la technique image par image, sauf pour certaines écoles précitées.

Il est dommage que les spécialistes qui se sont adonnés corps et âmes à cette technique, soient avant tout des amoureux de l’informatique, et moins de la féerie.

Si la volonté de détail est indéniable, et s’affirme au fil des productions, il est possible de déplorer l’absence de poésie. Celle-ci identifiait et estampillait sans doute possible, les oeuvres de Willis O’BRIEN, ou de Ray HARRYHAUSEN. Leur seule participation à un film, même supposé insipide au départ, suffisait à l’illuminer tout au long des prises.

Morphing et autres procédés, stupéfont à la première projection, mais lassent très vite, d’autant plus que l’astuce actuelle est de filmer une scène, et de la numériser ensuite, en retouchant à l’aide de logiciels sophistiqués et de matériel puissant, l’image devenue ainsi virtuelle.

Des studios spécialisés excellent en la matière, I.L.M. (Industry Light and Magic , sous la houlette de George LUCAS ) en fait partie, à titre d’exemple. D’autres sont également très bons, et chacun se spécialise, ou se distingue par la différence de coût de ses réalisations : Dream quest images, Bess films ou Introvision. Ils n’ont tous qu’un slogan : notre limite, c’est notre imagination. Puisse-t-elle être à tout jamais fertile.

Quand le seul objectif est de séduire par l’image, les scénarii et jeux des acteurs en souffrent énormément, et le film se cantonne à une suite de prouesses technologiques, et le défilement des génériques de FIN pendant environ cinq minutes, nous les rappellent, le temps peut-être que les spectateurs quittent la salle de cinéma.

Signalons enfin que malgré la volonté et le professionnalisme des protagonistes, le « volume » exprimé par les anciens procédés, est rarement restitué en image virtuelle, et les personnages réels ne sont pas toujours en phase avec ceux virtuels. L’ensemble demeure divertissant en général, et c’est là le premier objectif de ces productions. Il est donc atteint. Souhaitons néanmoins que la multiplicité systématique de ces oeuvres, ne soit la cause de la disparition du style si particulier des auteurs d’antan.

4. le procédé 3 D (voir également §10-142)

(meurtres en trois dimensions)

Avec une lentille rouge et une verte (montées sur une paire de lunette en carton en général), les caractéristiques de perception de l'oeil permettent de voir les personnages « devant » l’écran, et certains éléments de la scène « derrière », et supprime donc, ce qui était le but, l’image plane de l’écran, loin des propriétés naturelles de notre champs visuel.
C’est le procédé « STEREOCOPIE PAR ANAGLYPHES », né dans les années 20, et bien présent dans les années 40 et 50,
dans de nombreux films, notamment fantastiques et d’épouvante, en vogue à l’époque.

La méthode date néanmoins de 1858, et fut brevetée par le Français Louis DUCOS DE HAURON.
Astucieuse fut cette idée, basée sur la trouvaille scientifique, qui constata que le cerveau faisait la synthèse des deux images perçues par les deux yeux, donc avec des angles différents, les deux sources étant séparées de 6,3 centimètres environ.

Il convenait donc d’inventer une caméra à double objectifs, séparés de cette distance moyenne constatée entre deux yeux humains.

Le premier film à utiliser le procédé, fut Bwana Le Diable (Bwana devil), d’ARCH OBOLER, qui mit en exergue la construction d’une voix de chemin de fer en Afrique. (le western n’avait pas encore le monopole de ce type d’aménagement).

L’homme au masque de cire (1953), est un paradoxe dans ce procédé, puisque réalisé par André DeTOTH, borgne de son état, et incapable de visualiser par conséquent, les effets qu’il produisait pourtant.

Furent tournés par le même procédé, The Mad Magician, le météore de la nuit (toujours en 1953), la revanche de la créature (1956) – suite de l’étrange créature du lac noir, chef d'oeuvre de Jack ARNOLD, le fantôme de la rue Morgue (1954), le crime était presque parfait (thriller du maître Alfred HITCHCOCK), the Mask...

Ce procédé succédait à celui classique de la STEREOSCOPIE (basé sur la vision binoculaire, offrant deux points de vue distincts sur les objets détectés), et précédait LA STEREOSCOPIE PAR LUMIERE POLARISEE.

Cette dernière s’appuyait par définition, sur des filtres polarisants, au travers desquels la lumière était projetée, et reçue sur un écran métallique. Procédé moins fatiguant pour la vue, il nécessitait par contre une installation adaptée, et ces fameux écrans spéciaux. Or chaque être étant particulier, certaines déficiences oculaires ne permettaient pas de percevoir l’effet 3 D. Celui-ci est donc progressivement tombé en désuétude.

Un autre procédé prend de l’essor depuis une vingtaine d’années : l’holographie.

Basé sur l’enregistrement non seulement de l’intensité de la lumière, mais également sa phase, l’image restituée est « enveloppante », et permet de voir les « zones d’ombres » que l’image à plat ne permet pas.

En attendant que le cinéma s’approprie véritablement cette technologie, il nous reste à contempler les hologrammes de STAR TREK, visibles à plat, dans l’instant présent.

5. L’animation (voir également le §10-10)

Basée sur un principe abordé à différentes reprises dans cet ouvrage, le cinéma d’animation se fonde sur la persistance rétinienne, donc la faculté de l’œil à retenir l’image précédente, avant de visualiser la suivante. Le tout à 24 images par seconde, fréquence exacte retenue en fonction des caractéristiques de notre vue, conduit à un cheminement sans heurt de la scène qui nous est proposée de regarder.

En pâte à modeler, bois articulé, ou figurine de latex malléable, les personnages donnent corps à l’action, par déplacement minutieux de l’objet, filmé sur une pose donnée, et ce 24 fois donc, pour une seule seconde.


Gerry Anderson


Travail minutieux, d’orfèvre et d’horloger, où la patience et l’amour du contact, l’emportent sur souris et claviers. L’animateur est dans le décor, il a conçu les figurines, et vit avec elles, ne faisant quelques fois qu’un avec celles-ci, par processus de mimétisme. Des maîtres en firent leur domaine de prédilection (§ 7-2), mais d’autres s’y adonnèrent sans démériter. En voici quelques vus :
  • ALLEN David , dans : quand les dinosaures dominaient le monde, Flesh Gordon, Crater lake monster, caveman, Puppet master, Dr. Mordrid, Rayon laser, Ré-animator II...
  • BESWICK Doug , dans : Hurlements, La planète des dinosaures, Evil dead 2, Freddy 3, Les aventuriers de la 4ème dimension, Beetle juice, Terminator, Ticks...
  • CHIODO Brothers (Charlie, Edward et Stephen) , dans : Critters, Robocop, land of the last, Les clowns tueurs venus de l’espace...
  • DANFORTH Jim , dans : Jack le tueur de géant, Quand les dinosaures dominaient le monde, Les 7 visages du Dr. Lao, Les amours enchantés, The crater lake monster, Equinox, Le choc des Titans, Les aventures d’un homme invisible, l’histoire sans fin...
  • PIPER Brett , dans : Raiders of the living dead, Anymoïd barbarian in dinosaur hell, Dinosaur kid, Vampire babes from outer space, Return of Captain Sinbad...
6-L'Animatronique :


L’artisanat se perd, au cinéma comme dans les tous les autres métiers, et le cinéma d’animation eut du mal à en réchapper. L’animatronique prend progressivement sa place, combinaison d’effets mécaniques, d’électronique, de marionnettes radiocommandées et d’informatique.

Mais ne nous en plaignons pas forcément, ce procédé demeure un excellent compromis entre l’animation à la Willis O’BRIEN, et les images 100 % numériques de certaines firmes spécialisées.

*******
Toutes ces méthodes sont souvent nées du besoin engendré par le cinéma fantastique, et furent ensuite transposées dans des thèmes plus classiques. Il est possible ainsi d’affirmer que le « cinéma bis » a trés certainement fait progresser l’ensemble du 7ème art , nouvelle consolation à valeur ajoutée, pour ceuxqui, toujours plus nombreux, s’identifient à l’irréel et à l’imaginaire.



EIJI TSUBURAYA : le maître des décors miniatures , et des combinaisons de latex .


Peu importe les techniques, les décorateurs, la technologie galopante ou la musique spécifique. La matière première, pour notre plus grand plaisir, et pour humaniser toute oeuvre, quelle qu’elle fut, demeure l’interprète.( § suivant :7-1 )

ET POUR QUELQUES AFFICHES DE PLUS ...